En France, EDF aura peu d’ennuis à remplacer 2X 900MW par un EPR. (In France, EDF will have no trouble replacing 2X 900MW with an EPR.)

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Carte de la répartition des réacteurs.

Ils sont souvent regroupés: il y aura donc peu d’ennuis à remplacer 2X 900MW par un EPR (1650 MW)

Les sites sont bien dispersés (21), et ils sont déjà reliés au réseau, 

donc il est assez facile de les interconnecter. L’EPR est bien dimensionné pour des pays comme la France ou l’Allemagne, moins bien pour un pays qui consomme moins d’életricité/Km2, comme sans doute pas mal de pays du tiers monde (mais ça va changer avec le développement et l’explosion démographique)

Sur l’EPR, il y a sans doute des points d’amélioration :

-Les cabinets d’étude adorent faire du neuf, sans se soucier des prix, alors que déjà le “palier 1400MW” avait interpelé.

-Mais les normes très durcies rendaient les très sûrs 900 MW obsolètes (malgré leur unique accident: TMI, qui n’avait pas eu de conséquence sensible et malgré les mesures prises à la suite de cet accident).

-Donc on a voulu compenser les augmentations de prix induites en faisant plus gros.

-symptome donc “concorde”, mais aussi les exigences allemandes qui avaient mis en avant leur “Konvoi”.

Un EPR rationalisé sera in fine excellent. Les bureaux d’étude ont bien sûr à nouveau la tentation de tout reprendre, et ne semblent pas considérer que c’est un problème d’avoir 17 dimensions de portes dans l’EPR tel que celui de Flamanville.

Le mieux est l’ennemi du bien, 

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Tous nos sites actuels peuvent recevoir un EPR en remplacement de 2 unités de 900 MW. Et le réseau THT est structuré en fonction des ces gros points d’injection.

La seule difficulté est qu’il ne serait plus possible de faire du refroidissement direct à partir du fleuve.

Les contraintes de différence de températures amont aval ont été durcies depuis l’époque Bugey. Il faudrait donc passer sur aéroréfrigérant partout.

Si nous voulons rivaliser avec les Russes, il faut un outil du style 7 milliards d’euroset 7 ans de délais de construction par EPR. Soit 5 G€ / GW comme l’annonce EDF. Avec la courbe d’apprentissage , c’est tout à fait possible.

A Flamanville, nous avons cumulé trois sources de retard et de surcoût:

1-  l’adjonction pendant la construction des modifications post Fukushima,

2 – le fait que nous avons négligé le contrôle qualité en usine. Par exemple, les plots supports du pont tournant ont du être rebutés au moment du montage. Résultat, 1 an de retard et 1 Mds d’€. Or depuis cette affaire le contrôle qualité en usine se remet en place avec des équipes pointues du CEIDRE,

3- La tête de série est toujours une source de surprises et la complexité du design de l’EPR n’a pas facilité la réalisation.

Mais Taishan en Chine est très encourageant.

Un travail sur la préfabrication est possible et aussi une source de gain de temps mais ce n’est pas évident. Il doit tout de même y avoir des possibilités au niveau de l’ingénierie.

Mais prudence. Les vendeurs de Westinghouse disent que l’AP 1000 coute 4 Milliards $ et 4 ans de délais ! Voir Vogtle aux USA et la déconfiture de Toshiba. En outre, certains sont persuadés que l’AP 1000 n’est pas un 3 G et qu’il souffre d’un défaut de conception rédhibitoire en situation de fusion de cœur.

Conclusion.

L’EPR est un produit bien adapté à la France, qui a un réseau très puissant, ainsi qu’à tous les pays dans le même cas. Arrêtons donc de le dénigrer, c’est le bon réacteur pour les 30 années qui viennent car les réacteurs de génération 4 ne seront industrialisables qu’au-delà de 2050 !  Il faut simplement en simplifier/optimiser les aspects réalisation et surtout construction sur site pour réduire les délais, donc les intérêts intercalaires qui pèsent beaucoup sur le coût global. Ce n’est pas mission impossible. Et il n’y a pas d’alternative facile.

Reste que l’EPR est trop puissant pour les besoins d’exportation hors des grands pays à forts réseaux et besoins massifs d’électricité (Chine, Inde et quelques autres). Il faut donc lui adjoindre un réacteur de la gamme des 1 100-1 200 MW du type ATMEA 1 ou autre (Hualong 1 chinois ?). Mais toujours dans la filière REP qui est sûre, largement éprouvée et sans doute la moins chère pour de longues années encore.  

Cependant…

Sur le marché du nucléaire : les Russes et KEPCO sont en train de rafler le milieu de gamme. Mais l’EPR pourrait bien rafler le haut-de-gamme: prestige, sécurité, flexibilité. Supposer, comme certains l’osent, que le haut-de-gamme n’existe pas et qu’il y aurait dans la production d’électricité une prime au moins-disant, c’est négliger une niche importante. En fait, c’est un “winner takes all”. Il n’y a la place que pour un modèle haut-de-gamme et le premier sur le marché raflera la mise. TOSHIBA perdra tout, sauf si un gros incident se produisait à Taishan ou Flamanville. L’attention d’EDF doit donc se porter sur les réussites de ces deux démarrages, Tout le reste n’est que littérature. Changer de positionnement se ferait au bénéfice de KEPCO et ROSATOM et changer trop tard de stratégie serait suicidaire pour EDF.

PS : pour le planning de remplacement en France, voir ici https://eprfanzone.wordpress.com/2017/11/12/planning-de-renouvellement-du-parc-decarbone-francais-par-des-epr-proposition-simplifiee/

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Automatic translation in english

In France, EDF will have no trouble replacing 2X 900MW with an EPR.

Map of the distribution of the reactors.

They have often been regrouped: there is no trouble to replace 2X 900MW with an EPR (1650 MW)

The sites are well dispersed (21), and they are already connected to the network, so it’s easy enough to interconnect them. The EPR is well sized for countries such as France or Germany, less well for a country that consumes less electricity / Km2, as probably a lot of third world countries (but it will change with development and population explosion)

On the EPR, there are probably points for improvement:

-Studies love to do something new, without worrying about prices, while already the “1 400 MW generation” had interpellated.

-But the very hardened standards made the very safe 900 MW obsolete (despite their only accident: TMI, which had no significant consequence and despite the measures taken as a result of this accident).

-So we wanted to compensate the price increases induced by making bigger.

-symptom therefore “concord”, but also the German requirements that had put forward their “Konvoi”.

A rationalized EPR will ultimately be excellent. Of course, the design offices are again tempted to start over again, and do not seem to consider that it is a problem to have 17 dimensions of doors in the EPR such as that of Flamanville.

The best is the enemy of good,

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All our current sites can receive an EPR to replace 2 x 900 MW units. And the THT network is structured according to these big points of injection.

The only difficulty is that it would no longer be possible to do direct cooling from the river.

Downstream upstream temperature difference constraints have been tightened since Bugey times. It should therefore pass on air cooler everywhere.

If we want to compete with the Russians, we need a 7 billion $ style tool and 7 years of construction time by EPR. That is 5 G € / GW as the EDF announcement. With the learning curve, it’s possible.

In Flamanville, we have accumulated three sources of delay and extra cost:

1- the addition during the construction of the modifications post Fukushima,

2 – the fact that we neglected quality control in the factory. For example, the support studs of the swing bridge had to be rejected at the time of assembly. Result, 1 year late and 1 billion euros. However, since this affair, quality control in the factory has been reinstated with the specialized teams of CEIDRE,

3- The seed is always a source of surprises and the complexity of the design of the EPR did not facilitate the realization.

But Taishan in China is very encouraging.

Work on prefabrication is possible and also a source of time saving but it is not obvious. There must still be opportunities at the engineering level.

But be careful. Westinghouse sellers say the AP 1000 costs $ 4 billion and 4 years of delay ! See Vogtle in the US and the collapse of Toshiba. In addition, some are convinced that the AP 1000 is not a G3 and that it suffers from a crippling design defect in a situation of core meltdown.
Conclusion.

The EPR is a product well suited to France, which has a very powerful network, and to all countries in the same case. Let’s stop denigrating it, it’s the right reactor for the next 30 years because the Generation 4 reactors will only be industrialized beyond 2050! . Simply simplify / optimize aspects realization and especially on-site construction to reduce delays, so the intermediate interests that weigh heavily on the overall cost. It’s not impossible mission. And there is no easy alternative.

Still, the EPR is too powerful for export needs outside large countries with strong networks and massive electricity needs (China, India and a few others). It is therefore necessary to add a reactor of the range of 1,100-1,200 MW type ATMEA 1 or other (Hualong 1 Chinese?). But still in the REP sector which is safe, widely tested and probably the cheapest for many years yet.
However…

On the nuclear market: the Russians and KEPCO are taking the middle of the range. But the EPR could well grab the top-of-the-range : prestige, security, flexibility. Assuming, as some people dare, that the high-end does not exist and that there would be a premium in electricity generation at least, it neglects an important niche. In fact, it’s a “winner takes all”. There is only room for a top-of-the-range model and the first on the market will grab the bets. TOSHIBA will lose everything unless a big incident occurs at Taishan or Flamanville. EDF’s attention must therefore be focused on the success of these two starts, All the rest is just literature. Changing positions would benefit KEPCO and ROSATOM, and changing strategies too late would be suicidal for EDF.

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